Alors que la première ministre du Québec est de passage dans le Nord-du-Québec, six organismes de la société civile québécoise et autochtone publient un rapport et demandent au gouvernement de revoir les critères du développement nordique. « Il est urgent de remettre l’environnement, les citoyen-nes, les collectivités locales et les Autochtones au cœur des décisions concernant l’avenir du Nord. Le développement du Nord ne doit pas seulement être un projet économique, il doit être un projet de société, un Nord pour et par tous », affirment les organismes.
« Le Plan Nord du gouvernement précédent n’allait pas assez loin en terme d’une vision intégrée du développement, que ce soit en matière d’environnement, de participation citoyenne ou de respect des droits autochtones. Nous lançons un appel au gouvernement Marois pour qu’il clarifie et intègre pleinement ces dimensions dans une vision élargie du développement nordique », précise Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.
« Depuis l’entrée en fonction du gouvernement Marois, on affirme que le Plan Nord est mort et qu’il est remplacé par le Nord pour tous. Nous demandons un Nord « pour » et « par » tous, en impliquant rapidement la population et l’ensemble des intervenant-es préoccupés par l’avenir du Nord dans une démarche commune et concertée », ajoute Christian Simard, directeur général de Nature Québec.
« À court terme, l’un des problèmes cruciaux concernant le développement du Nord est sans aucun doute l’absence d’une structure de gouvernance qui inclut les citoyen-nes, les collectivités locales, les Autochtones et la société civile. Cette lacune devrait être corrigée aussitôt que possible afin d’asseoir une vision du développement nordique sur une base démocratique beaucoup plus large et beaucoup plus stable », affirme Thibault Martin, professeur de l’UQO et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance autochtone du territoire.
Les organismes publient un rapport selon lequel « le Plan Nord apparaît en rupture avec le modèle québécois de développement régional qui s’était développé depuis la Révolution tranquille ». Il contient une vingtaine de recommandations pour assurer un développement nordique qui soit viable et équilibré. « Nouveau contrat social avec les Inuits et les Nations autochtones; stratégie à long terme pour le développement, la conservation et la valorisation des ressources naturelles; planification écologique du territoire et protection accrue de l’environnement; renforcement des infrastructures sociales et communautaires; participation des femmes, des jeunes et de la société civile aux décisions; voilà autant d’exemples de sujets que nous abordons dans ce rapport », précise Thibault Martin, coauteur principal du rapport.
Le rapport résume les constats et les principales recommandations qui ressortent du forum Ne perdons pas le Nord qui s’est déroulé les 2 et 3 mai 2012, lequel regroupait plus de 300 participant-es issus des communautés autochtones et non-autochtones, des groupes de femmes, des organismes de la société civile, du milieu universitaire, etc. Cet évènement majeur a permis aux participant-es de débattre des grands enjeux sociaux, environnementaux et économiques du Plan Nord, et de proposer des solutions pour remettre le Plan Nord sur les rails.
Source : Nature Québec, 07.05.2013
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