Adoption de la loi fédérale sur l’aménagement rural et le développement agricole (ARDA)
Considérée comme l'instigatrice des politiques interventionnistes en matière de développement régional au Canada, la loi ARDA a été adoptée dans l'optique d'atténuer les disparités socioéconomiques entre les régions (surtout rurales/urbaines) et la conservation des sols et de l'eau. Elle avait pour but de favoriser le financement conjoint fédéral-provincial de projets liés au monde agricole. Elle sera par la suite amendée à quelques reprises dans le but d'élargir les interventions à l'ensemble des activités des régions rurales ou à faibles revenus. Bien que les fonds ARDA ont pu financer à la pièce de nombreux projets de développement, la loi n'a jamais débouché sur la planification de l'aménagement territorial et du développement régional.
Sources
Dugas, Clermont, «Les politiques de développement régional au Canada depuis 1960 : éléments de bilan», 2003
Roland Parenteau, «L'expérience de la planification au Québec (1960-1969)», 1970
Création du Conseil d'orientation économique du Québec (COEQ)
Peu avant son arrivée au pouvoir en 1960, le Parti libéral du Québec (PLQ) de Jean Lesage inscrit dans son programme son intention de mettre sur pied un organisme de planification du développement économique de la province. C'est pour faire suite à cet engagement que le gouvernement crée un an plus tard le Conseil d'orientation économique du Québec (COEQ). Au cours de ses deux premières années, cet organisme produit des études et émet de nombreuses recommandations qui seront à l'origine de réformes clé de la Révolution tranquille : création de la Société générale de financement, de la Régie des rentes et de la Caisse de dépôt et placement, établissement du complexe sidérurgique, regroupement des compagnies d'électricité.
En 1962, le Conseil reçoit le mandat de rédiger en trois ans un plan global de développement pour l'ensemble du territoire de la province. Cependant, les nombreux comités de réflexion mis sur pied dans ce dessein réorientent éventuellement leur travail sur l'évaluation des conditions nécessaires à une « véritable » planification. Des recommandations en ce sens sont soumises au gouvernement en 1964, mais restent sans suite. On attribue tout de même à ce travail de réflexion la mise en place de certains mécanismes de planification, dont le Conseil ministériel de la planification, composé de cinq ministres, et le Comité permanent d'aménagement des ressources (CPAR). C'est également durant cette période qu'on été développé plusieurs programmes ARDA et l'expérience du Bureau d'aménagement de l'Est du Québec (BAEQ).
Entre 1964 et 1966, le travail du COEQ se concentre davantage sur la production de recherches de base, et particulièrement sur l'étude des problèmes régionaux dans le but d'élaborer des solutions aux problèmes d'aménagement du territoire. C'est durant cette période que les conseils économiques régionaux sont créés.
En 1966, le Conseil entreprend une réflexion sur sa propre existence et soumet au nouveau gouvernement en poste (Union nationale) la recommandation de créer deux organismes complémentaires de planification pour le remplacer : l'Office du plan et le Conseil de développement.
Ce n'est toutefois pas avant l'automne 1968 qu'est créé un office responsable de la recherche et de la formulation des plans et politiques de développement. Un an plus tard, cet organisme est renommé Office de planification et de développement du Québec (OPDQ) et son mandat est élargi. En plus de la planification, il est désormais responsable de la coordination et de la réalisation de nombreux projets de développement.
Sources
Dugas, Clermont, «Les politiques de développement régional au Canada depuis 1960 : éléments de bilan», 2003
Marc-Urbain Proulx, «Quatre décennies de planification territoriale au Québec», 2008
Roland Parenteau, «L'expérience de la planification au Québec (1960-1969)», 1970