Quelles que soient les intentions du nouveau gouvernement libéral, les Conseils régionaux de développement (CRD) sont là pour rester, avertit la présidente de l'Association des régions du Québec, Mme Christine Emond-Lapointe.
Prenant la parole le 30 mai 2003, à la clôture du congrès de l'Association des régions du Québec, Mme Emond-Lapointe a rappelé que le gouvernement Charest venait de reconduire les budgets des CRD pour un an au lieu de trois. "Le développement économique, social et culturel d'une région ne se fait pas en un an. Notre arrêt de mort n'est pas signé, et nous n'avons pas dit notre dernier mot. Les CRD sont nés il y a plus de 50 ans. Prévoir la fin des CRD, c'est mal connaître leur travail", a-t-elle souligné.
Le gouvernement Charest a annoncé son intention de réviser la régionalisation du Québec, en réunissant notamment les pouvoirs entre les mains de Conférences régionales où les élu-es municipaux et provinciaux discuteraient de mesures à prendre pour parvenir à la décentralisation. Les organismes oeuvrant actuellement au développement régional, comme les CRD ou les Centres locaux de développement (CLD), ignorent ce qu'il adviendra de leur avenir dans cette nouvelle structure. Les représentant-es des régions attendent avec impatience le premier budget du gouvernement Charest, qui sera déposé à la mi-juin.
Le 30 mai 2003, la ministre déléguée au développement régional, Nathalie Normandeau, confirmait qu'il n'y aura pas de mesures fiscales visant à favoriser le retour des jeunes en région afin d'enrayer le déclin démographique. C'était pourtant un engagement électoral du Parti libéral. Elle avait également annoncé la veille que plusieurs des engagements liés au développement régional pris par le gouvernement Landry lors du "Rendez-vous national des régions" de l'automne 2002 ne seraient pas respectés. Le gouvernement Landry avait accepté plus de 200 projets qui impliquaient un soutien financier de 307 millions $ en trois ans, dont 187 millions $ devaient provenir du gouvernement et 120 millions $ du secteur privé. La ministre Normandeau a expliqué qu'il faudra analyser chacun des engagements d'ici à la mi-juillet avec les membres du comité de suivi créé à la suite du Rendez-Vous.