L’émergence du discours des défenseurs des droits des hommes, dénonçant le discours féministe au sujet de la violence conjugale et la mise en place de politiques sociales visant à la combattre, suscite de plus en plus de réflexions.
En 2003, Normand Brodeur, étudiant au doctorat à l’École de service social de l’Université Laval, publiait un article intitulé Le discours des défenseurs des droits des hommes sur la violence conjugale. Une analyse critique (pdf) dans lequel il fait état des principaux arguments de ces "victimes d’injustices non reconnues". Il poursuit en situant les arguments relevés au sein des controverses entourant la définition même de la violence, de celle faite aux femmes et du "maintien d’un équilibre entre les droits des victimes et ceux des personnes accusées devant les tribunaux", et relève des données qui contredisent ce discours, notamment en ce qui a trait à la symétrie de la violence entre les sexes et à la discrimination systématique que le système judiciaire exercerait à l’endroit des hommes.
Parmi les principaux arguments dont l’auteur fait état, mentionnons notamment celui selon lequel le féminisme aurait instauré un réel procès de l’homme en général, accusé d’être violent et misogyne. Les hommes seraient donc tous victimes de préjugés. Ils seraient également perçus par les féministes comme étant envahis par une recherche constante du pouvoir tout en n'ayant aucun respect pour les femmes. Enfin, Normand Brodeur recense les principaux arguments qui fondent ce discours anti-féministe et il les replace au sein des différentes controverses mentionnées plus tôt.
Référence : BRODEUR, Normand, "Le discours des défenseurs des droits des hommes sur la violence conjugale. Une analyse critique", revue Service social, vol. 50, no. 1, p. 145-173