Un forum tenu le 23 octobre 2004 à Gatineau réunissait les membres de la Conférence régionale des élus de l'Outaouais (CRÉO) ainsi que 200 invité-es de la société civile autour du thème de la décentralisation.
Les conclusions du "comité sur la décentralisation" présidé par le recteur de l'Université du Québec en Outaouais, M. Francis Whyte, ont servi de base à cette rencontre. Fortement encouragée par le ministre responsable de la région, M. Benoît Pelletier, cette initiative unique au Québec permettrait à la région selon lui de conserver l'initiative de son propre développement ainsi que son avance en matière de décentralisation.
Suite à cette rencontre restent encore à clarifier les liens entre la société civile, les député-es (élu-es au parlement fédéral et à l'Assemblée nationale), la ville-centre (Gatineau) avec la CRÉO... et l'articulation de la transversalité du genre de même que la place des dossiers liés à la "condition féminine" dans ces nouvelles structures de développement en Outaouais. En effet, les structures proposées par le rapport sur la décentralisation ont régi la division en ateliers. Les participant-es ont discuté sur les structures selon les lignes suivantes :
- développement social, santé et services sociaux
- éducation, recherche et sciences
- développement économique, emploi et tourisme
- aménagement du territoire et développement durable
- culture et loisirs.
Des commissions seraient créées par la CRÉO sur ces thèmes avec l'objectif "de favoriser la concertation et la coordination des intervenant-es afin de planifier, recommander, mettre en oeuvre et évaluer des actions régionales structurantes tout en permettant d'établir une communication continue entre les élues de la CRÉO, les députés, le ministre responsable de l'Outaouais, et les acteurs du développement socio-économique régional". Cette structure permettrait sans aucun doute de mieux articuler la présence de la société civile au sein de la CRÉO. Cependant, elle réduit par la même occasion le nombre de "tables sectorielles" présentes dans l'ancien CRDO qui étaient cependant, selon l'opinion de plusieurs, trop nombreuses.
Or certaines tables, en particulier la Table-femmes, étaient très actives sous le règne du défunt CRDO et le sont demeurées pendant la période de transition vers la CRÉO. Elles ont développé une expertise dans des champs spécifiques qu'il serait dommage de perdre au nom de la transversalité. Elles sont absentes dans la nouvelle structure proposée et ce, au nom du même principe. Par exemple, la Table-femmes appuie le principe de transversalité mais, dans les structures proposées, elle perd une capacité de représentation (la Table-femmes était représentée au C.A. du CRDO et, par voie d'élections, à l'exécutif du CRDO).
Comment l'importance de la condition féminine peut-elle se refléter au sein des nouvelles structures proposées? Comment assurer une réelle transversalité? En développant, bien sûr, des grilles d'analyse sur le genre, les générations et le développement durable, tel que l'ont suggéré des participant-es. Mais ceci ne peut se faire sans accorder un statut officiel à certaines personnes qui portent le dossier des femmes, des jeunes, des aîné-es ou du développement durable au sein de ces nouvelles structures régionales. Bref, il reste à développer des mécanismes concrets pour articuler la transversalité.
Page reliée :
Description de la réalité des régions concernant les CRÉ (doc), Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec, 27.09.2004
Statistiques sur la présence des femmes dans les lieux décisionnels et consultatifs en Outaouais au 01.12.2003, CSF