Très rarement fait-on un lien entre la violence faite aux femmes et la propagation du VIH/sida. D'ailleurs, très peu de travaux ou de recherches ont été effectués sur ce sujet, ce qui entretient l'ignorance.
Or, selon l'OMS, le lien entre la violence faite aux femmes et le VIH/sida est bien réel. En effet, beaucoup de relations sexuelles sont forcées et le plus souvent, les victimes en sont des femmes. La nature involontaire de l'acte sexuel augmenterait grandement les risques d'infections chez les victimes puisque le "traumatisme et souvent des déchirures de tissus (…) ouvrent la porte au virus". D'autre part, les violences sexuelles infligées durant l'enfance ont souvent pour effet l'adoption par la victime d'un "comportement à risque" permettant la transmission du sida. De plus, "la violence et la crainte de la violence peut avoir pour conséquence qu'une femme, même dans le cadre d'une union consensuelle, n'insistera pas pour l'utilisation de préservatifs". Finalement, la violence ou la crainte de la violence peuvent "dissuader des femmes à vouloir connaître leur état d'infection par le VIH".
Ceci montre bien que la violence dont elles sont victimes rend les femmes plus vulnérables au virus du VIH/sida. Suite à une rencontre de l'OMS en octobre 2000 à Genève, certaines recommandations ont été émises à ce sujet. La plus urgente serait d'intégrer la question de la violence faite aux femmes dans les recherches (pdf) faites sur le sida afin de mieux cerner la problématique pour y remédier plus efficacement. Or, quatre ans plus tard, la littérature et les recherches se font toujours attendre.
Pages reliées :
Violence against women and HIV/AIDS, OMS
Améliorer l'accès des femmes et des jeunes filles au traitement contre le SIDA et les protéger de la violence, OMS, 31.11.2004
Le point sur l'épidémie de SIDA, ONUSIDA, 12.2004
Le nombre de femmes vivant avec le VIH augmente dans chacune des régions du monde, OMS, 23.11.2004
Canada : L'épidémie de VIH risque de devenir endémique chez les jeunes femmes, 15.08.2005