Au Guatemala, la situation des femmes autochtones est pour le moins alarmante, comme c'est le cas dans plusieurs autres pays d'Amérique latine. La plupart d'entre elles souffrent d'exclusion sociale en raison de leur origine autochtone et de leur statut de femme, considéré inférieur à celui de l'homme. La culture patriarcale du pays circonscrit très précisément leur domaine d'action : les responsabilités familiales, les tâches domestiques ainsi que les activités communautaires liées à l'éducation et à la santé.
De plus, la plupart des femmes autochtones guatémaltèques parlent peu ou pas l'espagnol. Leur faible taux de scolarité s'explique par le fait qu'elles vivent généralement en région où l'accès aux écoles est difficile, le système éducatif ne reconnaissant pas l'importance de la culture autochtone et les tâches domestiques primant généralement sur l'éducation formelle des filles.
En 2004, le Rapport national de consultation des femmes autochtones soulignait qu'environ 72% des filles autochtones seraient analphabètes. Cette situation a fait réagir. Lancé en 2004 dans 23 communautés à travers le Guatemala, le programme Intervida lutte contre cette faible scolarisation et contre l'analphabétisme. Il a su s'adapter aux réalités des femmes autochtones en offrant aux mères de famille de prendre en charge les enfants pendant la durée des cours d'alphabétisation, ce qui permet d'augmenter significativement le taux de participation au programme. Depuis sa mise sur pied, plus de 1.000 femmes ont été alphabétisées.
Notons que l'association Intervida est également présente dans plusieurs autres pays d'Amérique latine, en Asie du Sud et en Afrique. Cette initiative n'est pas sans souligner le rôle primordial que joue l'éducation pour les femmes dans leur processus d'émancipation et dans la lutte pour l'atteinte de l'égalité des sexes.
Source : Intervida France via NetFemmes, 07.09.2004
Page reliée : Des adolescent-es autochtones prennent la parole, Gabriela Malo et Maria Blanco, 06.07.2005