Fin juin 2005, le gouvernement espagnol ouvrait 17 nouvelles cours de justice qui traiteront exclusivement de violence domestique. 433 tribunaux additionnels se spécialiseront dans le domaine, traitant des ordonnances restrictives et des batailles sur la garde des enfants jusqu’au traitement des victimes.
Selon une porte-parole du Parti socialiste au pouvoir, Maribel Montano, le gouvernement apporte toute la force de l’État afin d'éradiquer de ce qu’elle appelle un "machisme criminel". Les tribunaux font partie de la nouvelle loi radicale sur la violence de genre qui renforce les sentences des agresseurs et qui réclame une éducation publique pour l’égalité de genre. Elle entre en application après des années de scandale concernant plus de 300 décès de femmes.
La violence domestique n’est pas plus répandue en Espagne que dans d’autres pays européens, d’après la Fundación Mujeres, mais le problème était ignoré par l’État. "L’opinion courante était que la violence domestique était une matière privée qui devait être résolue à la maison", a dit Angeles Alvarez, coordonnatrice de Red Feminista. "Ceux qui étaient supposés aider – la police, les juges – ne croyaient pas ce que disaient les femmes."
Les attitudes ont commencé à changer en 1997 quand 99 femmes furent assassinées par leur partenaire présent ou passé. Après chaque meurtre, les groupes de femmes ont conduit des manifestations tandis que les médias embarquaient dans une campagne contre la violence domestique. En 2004, le gouvernement renforçait le code pénal pour rendre les abus punissables dès le premier délit. Cependant, les groupes de femmes craignent que les nouveaux tribunaux manquent de formation et d’expérience.
Source : The Guardian, 30.06.2005
Page reliée : Loi organique 1/2004 relative aux mesures de protection intégrale contre la violence de genre (pdf), 28.12.2004