Le 2 octobre 2007, les Fondations communautaires du Canada (FCC) lançaient la première édition nationale du rapport annuel Signes vitaux. On y constate deux réalités radicalement différentes. D’une part, le rapport présente un portrait encourageant des progrès accomplis : augmentation du nombre de diplômé-es d’études post-secondaires et du revenu familial; baisse du taux de chômage et des infractions contre les biens. D’autre part se déroule une histoire très différente et marquée par l’absence totale d’évolution. Le taux de pauvreté au Canada n’a en effet pratiquement pas changé depuis 20 ans : ce sont plus de 20% des Canadien-nes qui vivent dans la pauvreté.
Ce rapport s’inspire d’une initiative lancée en 2001 par la Toronto Community Foundation, Toronto’s Vital Signs, un bilan de santé du milieu fondé sur des indicateurs de vitalité qui connaît un énorme succès. Dans Signes vitaux, les FCC évaluent la qualité de vie à l’aide de 10 indicateurs clés. Ont été compilées des données en provenance de diverses sources, dont Statistique Canada, Environnement Canada, la Société canadienne d’hypothèques et de logement et l’Institut canadien d’information sur la santé, pour brosser un portrait des facteurs déterminants pour la qualité de vie et des liens entre ceux-ci. Le rapport inclut aussi des commentaires de théoriciens et de dirigeants nationaux et fait état des progrès accomplis sur divers plans.
Au nombre des progrès réalisés :
• Le revenu familial moyen, corrigé en fonction de l’inflation, a augmenté de 6,4% depuis 2000.
• La proportion de Canadien-nes qui ont terminé des études post-secondaires a grimpé de quelque 50% depuis 1990.
• Le taux de chômage au Canada en 2006 (6,3%) était à son niveau le plus bas en une génération, et était encore plus bas pour la première moitié de 2007 (6,1%).
• Le taux des infractions contre les biens a baissé de 41,8% depuis 1991. Bien que ce taux varie considérablement d’une région à l’autre, il a diminué sensiblement dans toutes les communautés qui publient un rapport Signes vitaux. Le taux des crimes avec violence a aussi baissé d’un peu plus de 10% depuis 1991.
• Plus de la moitié (55%) des Canadiens âgés de 15 à 24 ans font du bénévolat.
Le rapport signale aussi des faits et chiffres troublants :
• Le taux de pauvreté en 25 ans, de 1980 à 2005, n’a glissé qu’une fois en deçà de 20% – en 1989.
• La proportion de nouveaux arrivants qui vivent dans la pauvreté est plus que deux fois supérieure à celle des autres Canadien0nes.
• Les personnes seules, les Autochtones, les immigrants récents, les jeunes, les personnes handicapées et d’autres groupes de personnes continuent d’être frappés par un taux de chômage plus élevé que la moyenne. La proportion d'Autochtones susceptibles d’être sans emploi est plus que deux fois supérieure (16,5 % contre 5,9% en 2001).
• Les immigrants qui arrivent au pays sont plus qualifiés que jamais, mais sont presque deux fois plus susceptibles d’être sans emploi. Dans les villes où le nombre d’immigrants récents est élevé, l’écart est encore plus grand.
• Le Canada compte au nombre des plus grands producteurs de dioxyde carbone par habitant dans le monde, et nos émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, alors qu’elles diminuent dans d’autres pays.
• En 2005, le coût moyen d’une propriété au Canada était quatre fois plus élevé que le revenu familial moyen.
"Signes vitaux procure aux fondations, aux donateurs et à la communauté dans son ensemble un portrait utile des forces, des défis et des possibilités de la communauté, affirme Vincenza Travale, présidente des FCC. Nos rapports ont un rôle catalyseur; ils visent à guider les actions de nos fondations et à galvaniser nos communautés."
Source : FCC, 02.10.2007