C'est en mars 2008 à Longueuil que la Québécoise d'origine sénégalaise Lydie Olga Ntap fondait L'intempor'elles en s'inspirant du Musée de la Femme Henriette‐Bathily au Sénégal, dont sa tante a été l'une des instigatrices, du Frauenmuseum en Allemagne et du Kvindemuseet du Danemark. À l'instar du Women's Museum et du National Museum of Women in the Arts aux États-Unis, de même que du Muso Kunda au Mali ou du futur Musée conservatoire de Bussière-Madeleine en France, le premier musée des femmes au Canada valorise la contribution des femmes tout en abordant autrement des questions négligées ou considérées comme relevant seulement de la vie privée. L'intempor'elles se veut aussi un outil de partage d’informations sur les luttes des femmes et de consolidation de leur participation à la vie publique, économique et sociale en développant des projets qui les rendent visibles et qui valorisent leurs réalisations.
L'exposition permanente de L'intempor'elles permet de revivre la grande aventure des femmes du Québec. On peut y suivre leurs traces à travers les époques ainsi que celles d'une soixantaine de femmes qui ont marqué le Québec et l'évolution des droits civiques. On y parle d'Hélène Desportes, le premier bébé blanc né en Nouvelle-France qui deviendra sage-femme après avoir donné naissance seule à 19 de ses enfants, en passant par les incontournables Jeanne Mance, Marie Gérin-Lajoie et Thérèse Casgrain, sans oublier les Louise Harel, Pauline Marois et Yolande James non plus. On apprend entre autres que la première femme chef d’antenne en Amérique du Nord est nulle autre que Sophie Thibault, on poursuit avec les Julie Payette, Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement des caisses Desjardins, sans oublier des pionnières de la Montérégie.
Parmi les expositions temporaires prévues en 2010, citons Ma bien aimée, mon adoré! qui raconte pendant tout le mois de février la formidable histoire d’amour entre François-Marie-Thomas de Lorimier et Marguerite-Henriette Cadieux. Puis de mars à mai, Le rêve aux pieds racontera la Marche mondiale des femmes par le biais de chaussures et de portraits de femmes de tous horizons dont le parcours et la détermination ont permis à bien d’autres de "mettre un pied devant l’autre". Rappelons qu'en mars sera lancée la troisième année d’actions internationales de la Marche.
Le musée propose également des formations qui visent à renforcer le leadership des femmes. La prochaine, qui se tiendra en mars, est destinée aux groupes de femmes et organisations de la Montérégie. Intitulée Place aux femmes : comment démystifier la gouvernance, elle vise à expliquer les rouages des conseils d'administration et à encourager la participation des femmes en les outillant pour mieux assumer les rôles et fonctions au sein d'instances décisionnelles.