Après 15 heures de délibération, le Sénat argentin, situé à Buenos Aires, adoptait par une faible majorité une loi autorisant le mariage homosexuel. L’Argentine devient donc le premier pays d’Amérique Latine à reconnaître officiellement et pleinement la diversité sexuelle au sein de ses institutions. En 2009, la ville de Mexico avait elle aussi légalisé le mariage gay, tandis que l'Uruguay, la Colombie et Buenos Aires ont mis en place des pactes d'union civile depuis respectivement 2008, 2007 et 2002. Désormais, la loi permet aux homosexuel-les de jouir des mêmes droits et devoirs à l’égard du mariage que les couples hétérosexuels. Il s’agit d’un aspect important à partir duquel les militant-es ont formulé leurs revendications. En effet, si un couple peut s’unir devant la justice, sans avoir droit à l’adoption, aux congés parentaux et familiaux, à la sécurité sociale, à des allocations et à un héritage, la discrimination demeure présente.
Le vote en chambre a été à l’image des altercations à coup d’œufs et d’oranges qui ont eu lieu entre manifestant-es dans les rues de la capitale au même moment. Le lobby catholique a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire avorter le projet de loi qu’il considère comme «un plan destructeur de Dieu». Leurs arguments font surtout appel à la tradition et aux droits des enfants d’être élevés par un père et une mère. Du côté des partisan-es du projet de loi, on voit plutôt cette décision comme une avancée démontrant la maturité du pays. La présidente Cristina Kirchner a même évoqué que les arguments des fondamentalistes rappellent l’oppression du peuple par la dictature militaire de 1976 à 1983.
Rappelons que les Pays-Bas sont le premier pays qui a autorisé le mariage homosexuel en 2001, ce qu'a fait le Canada en 2005.
Pages reliées :
L'Argentine autorise le mariage homosexuel, Le Monde, 14.07.2010
Argentina: El derecho a la Igualdad llegó al matrimonio, Soledad Vallejo, Página 12, 15.07.2010