Le Conseil consultatif sur la condition de la femme au Nouveau-Brunswick vient de publier un recueil de textes portant sur les femmes et l’Assemblée législative de la province, dans le but de contribuer à une amélioration dans la représentation politique des femmes. La publication, intitulée Les femmes à l’Assemblée, offre des renseignements et des idées sur comment augmenter le nombre de femmes dans l’Assemblée.
Selon la présidente du Conseil consultatif, Elsie Hambrook, «Nous voulions célébrer ce petit nombre de femmes qui ont siégé et qui siègent encore à l’Assemblée législative du Nouveau Brunswick car elles sont des modèles. La politique est comme tout autre domaine non traditionnel : le fait d’apprendre sur leur sujet des femmes qui y travaillent est un moyen extrêmement efficace pour encourager d’autres à envisager de faire elles aussi le saut. Nous fournissons également des éléments de réflexion et de discussion sur le sujet d’un partage plus équitable du pouvoir en politique.»
La publication présente également les jalons importants de l’histoire des femmes dans le processus électoral, des recommandations visant à accroître le nombre de femmes élues et des renseignements sur la situation des femmes dans les assemblées de d’autres pays. Les six députées actuelles à l’Assemblée législative ont contribué de courts textes portant sur leur cheminement et leurs conseils aux autres femmes.
«Les renseignements dans ce recueil seront d’intérêt pendant des années à venir. Nous rassemblons dans un document un peu tout ce que nous savons sur les femmes en politique au Nouveau-Brunswick. Comme nous le disons dans le recueil, les femmes ont un intérêt marqué à se trouver là où le changement se prépare car elles ont besoin de changement – c'est le fondement de la voie vers l'égalité.»
Depuis 1867, le Nouveau-Brunswick a élu 27 femmes et plus de 1 050 hommes à l’Assemblée législative. C’est lors de l’élection provinciale de 1999 que la province a vu la plus haute proportion de candidates, soit 24% ou 46 femmes, ainsi que la plus haute proportion d'élues, soit 18% ou 10 femmes.
Les femmes à l’Assemblée : extraits des textes des députées actuelles
Mary Schryer, Quispamsis
Je suis très convaincue de la nécessité d’un plus grand nombre de femmes en politique, et les faits le prouvent. Si j’avais à conseiller une femme qui désire faire partie d’une formation politique, je lui rappellerais que son nouveau rôle lui demandera beaucoup de temps; jour et nuit, tous les jours de la semaine, on est toujours en appel. Mais, surtout, je la prierais de ne jamais oublier ses valeurs, de faire confiance à son instinct, de rester calme, de croire en ce qu’elle dit et d’essayer de trouver un mentor qui lui apportera réconfort, conseils et orientation pendant qu’elle prend sa place. Je crois que c’est là une bonne recette pour quiconque veut s’impliquer en politique. Finalement, la future politicienne doit veiller à ne jamais laisser les autres parler pour elle dès qu’elle obtient le droit de parler à la table avec ses collègues. Elle doit rester elle-même, confiante dans la force de ses convictions.
Margaret-Ann Blaney, Rothesay
Je dois dire que ce qui me donne le plus de satisfaction dans ce travail de députée est la résolution de problèmes. La grande majorité de mon temps va à des tâches de travail social, de revendication ou de lobbying au nom de personnes qui communiquent avec moi pour de l’aide. Je suis élue comme législatrice et cela fait partie de ce que nous faisons, mais ce qui est moins visible, moins connu est tout ce travail au nom d’individus, et pas seulement des personnes de ma circonscription.
Madeleine Dubé, Edmundston-Saint-Basile
J’ai toujours été impliquée dans ma communauté, que ce soit au conseil étudiant lorsque j’étais élève ou plus tard, dans ma vie professionnelle… Si j’ai un Conseil à donner aux femmes c’est de risquer. Osez. Ne sous-estimez pas les gens. J’ai été la première femme élue par les gens de ma circonscription et certains craignaient que les gens ne voteraient pas pour une femme. Les gens reconnaissent la sincérité et appuient quelqu’un qui veut faire une différence.
L. Joan MacAlpine-Stiles, Moncton-Ouest
Mon premier conseil aux femmes qui veulent entrer en politique, c’est de s’assurer d’avoir le soutien inconditionnel de leur famille. La vie en politique n’est pas facile, mais c’est extrêmement gratifiant. La personne politique ne s’appartient plus, elle appartient à l’électorat. Il ne s’agit pas d’un emploi de 9 à 5, du lundi au vendredi. Les personnes qui ont les qualités de l’emploi sont celles qui aiment les autres et aiment socialiser; celles qui ont une bonne écoute, beaucoup de patience et de compassion et qui comprennent que pour la personne qui se trouve en face de soi, le problème qu’elle éprouve est celui qui presse le plus au monde; qui comprennent qu’en dépit de tous les efforts qu’elles y mettent, certains problèmes peuvent prendre beaucoup de temps à se régler. Il est essentiel de prendre du temps pour soi, pour se détendre! Rappelez-vous qu’il est impossible d’assister à toutes les activités officielles. Je crois que, dans son cœur, chacun, chacune d’entre nous sait si c’est la vie qui lui convient. Comme pour toutes les carrières, il n’y a que la personne elle-même qui puisse choisir. Enfin, quelquechose que j’aurais aimé savoir comment faire avant de commencer mon poste de députée : Comment dire «Non» sans me sentir coupable.
Carmel Robichaud, Baie-de-Miramichi-Néguac
La politique m'avait toujours intéressée et déjà toute petite, je suivais mon père qui lui aussi était très animé par la politique... Et de un et de deux je me suis embarquée…
Les femmes doivent s'impliquer en politique et il doit y avoir une représentation équitable des deux genres dans nos gouvernements, parce que les hommes et les femmes ne solutionnent pas les problèmes de la même manière. Même si les femmes ont eu beaucoup d'avancement, il faut se le dire qu'encore aujourd'hui la politique fait partie d'un monde d'hommes. Il faut s'y ajuster. Je ne dis surtout pas de réagir comme les hommes mais il n'y a pas eu beaucoup de modèles de femme qui ont dirigé les gouvernements de notre pays alors les modèles sont surtout masculins. Il ne faut pas tomber dans le piège et agir comme un homme ... il faut rester soi même, se faire accepter pour qui on est et tenir notre bout...
Cheryl Lavoie, Nepisiguit
Le chemin parcouru depuis 2006 a été un long apprentissage où j’ai pu découvrir la passion et la ténacité qui m’habitent et l’intérêt que je porte au développement de ma circonscription... Ce travail comporte également son lot de difficultés. Accepter que je ne peux pas tout faire et tout régler est en soi un défi… Comme politicienne, il est assez souvent impossible de décrocher à la fin d’une journée de travail : le travail nous suit à la maison… Je voudrais reconnaître l’apport de toutes celles et de tous ceux qui œuvrent afin d’ouvrir les portes aux femmes en politique...
Source : Conseil consultatif, 03.08.2010