Le 24 octobre, la ministre de la Famille et des Aînés, Yolande James, annonçait la création de 15 000 nouvelles places à contribution réduite en services de garde, à être développées d’ici 2016 par le gouvernement du Québec. De ce nombre, 628 places seront développées en Outaouais. Bien que l’ajout de ces nouvelles places soit une bonne chose pour les nombreuses familles qui en bénéficieront, force est de constater que le déficit régional demeure très élevé et ira en grandissant ces prochaines années.
Conjointement avec la CRÉO, l’Association des centres de la petite enfance de l’Outaouais (ACPÉO) publiait en mars 2008 une vaste étude faisant état d’un déficit régional alors évalué à plus de 3 000 places en services de garde à contribution réduite. Ce déficit s’élevait en moyenne à 22,5% des enfants ayant besoin d’un service de garde pour tout l’Outaouais, atteignant même 48% dans la MRC des Collines-de-l’Outaouais et plus de 20% dans la ville de Gatineau. L’Outaouais avait alors demandé que la région obtienne sa juste part, soit plus de 900 places, ce qu’elle avait pratiquement obtenu à l’automne 2008.
Or, depuis 2008, l’augmentation de la population est constante et importante dans la région. L’arrivée de nombreuses jeunes familles et l’augmentation rapide des naissances ont fait bondir le déficit, ce qui met beaucoup de pression sur le système des services de garde. De plus, les stratégies régionales pour attirer des immigrant-es (plus de 40 000 immigrant-es attendus à Gatineau d’ici cinq ans) et pour recruter de la main d’oeuvre qualifiée en vue de répondre aux besoins importants du marché de l’emploi contribueront à faire bondir les perspectives démographiques actuelles.
En outre, les listes d’attente du Bureau d’enregistrement du réseau des services de garde de l’Outaouais (BERSO), ayant notamment pour objectif de suivre l’évolution du déficit en temps réel, font état de plus de 10 000 enfants actuellement en attente d’une place dans la région, ce qui est nettement plus élevé qu’en 2008.
Source : Bulletin de la CRÉO, volume 5, numéro 3, 25.10.2011