Le 1er avril, une trentaine de femmes innues entreprenaient une marche de 900 kilomètres à partir de Mani-utenam, près de Sept-Îles, pour se rendre à Montréal à temps pour la grande manifestation du 22 avril. Ce sont les mêmes femmes qui participaient au blocus de la route 138 qui a empêché d'approvisionner le chantier de La Romaine pendant cinq jours au début de mars et qui a été démantelé à la suite d'une injonction accordée à Hydro-Québec. Rappelons que les Innus réclament des compensations pour le passage des lignes d'électricité sur leur territoire. Aujourd'hui, elles marchent pour dénoncer les travaux entrepris par Hydro-Québec sans le consentement de la communauté innue. « Nous avons rejeté deux fois par référendum l'entente avec Hydro-Québec. Notre marche s'inscrit dans la continuité de la barricade. Nous dénonçons la discrimination envers les femmes autochtones. Nous dénonçons le Plan Nord », explique Clémence Simon, porte-parole des marcheuses, selon ce que rapporte canoe.ca.
Ce n'est pas seulement cette communauté innue qui se sent oubliée par le Plan Nord. Les femmes y sont oubliées en général. « Le mot femme n’apparaît qu’une fois dans le document Faire le Nord ensemble qui décrit le Plan Nord en détail. Aucun groupe de femmes québécois n’a été consulté; le gouvernement québécois n’a pas fait appel à leur expertise. Il n’a pas non plus jugé bon de produire une analyse différenciée selon les sexes pour prévoir comment le développement de ce vaste projet pourrait affecter différemment les femmes, les enfants et les hommes. La question se pose donc dans son entièreté : le Plan Nord est-il réservé aux hommes? » La Gazette des femmes conclut que « conjuguer le social et l’économique semble le défi à relever pour rendre le Plan Nord égalitaire ».
Consultez aussi les articles sur le Plan Nord du blogue de l'émission de radio Génératrice. À ne pas manquer : le forum Plan Nord 2012. Ne perdons pas le Nord! qui aura lieu à Québec les 2 et 3 mai. À noter : d'après leur itinéraire, les marcheuses seront à Trois-Rivières le 15, à Louiseville le 18, à Repentigny le 20 et à Montréal le 21.
Page reliée : Autochtones, droits de scolarité et Plan Nord - Peuples invisibles... à l'université, Hugo Asselin et Suzy Basile, Le Devoir, 16.04.2012