Le 23 août, la Fédération des femmes du Québec tenait un débat sur les enjeux féministes actuels avec Christine St-Pierre, candidate du Parti libéral (PLQ) dans la circonscription de l'Acadie, Rosette Côté, candidate du Parti québécois (PQ) dans Louis-Hébert, Manon Massé, candidate de Québec solidaire (QS) dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, Emmanuelle Géhin, candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ) dans Borduas, et Évelyne Beaudin, candidate d'Option nationale (ON) dans Sherbrooke. Animé par Catherine Perrin de Radio-Canada, il portait sur cinq thèmes : la représentation des femmes en politique; le contrôle des femmes et la violence à leur endroit; la laïcité, la religion et le fondamentalisme; l'économie et le travail; le rôle de l'État vis-à-vis de l'égalité et les inégalités entre femmes.
Plus de 250 personnes y assistaient tandis que plus de 160 personnes le suivaient sur le site web de CUTV où il est toujours accessible. À noter que, pendant le débat, #femqc2012 et #ffq étaient les mots-clics les plus utilisés sur l'île de Montréal. Si vous n'avez pas 2h30 devant vous pour écouter le débat en ligne, en voici un compte rendu.
Vison du féminisme
D'entrée de jeu, Catherine Perrin a demandé aux participantes de partager leur vision du féminisme. Pour Christine St-Pierre (PLQ), le féminisme ne doit plus être une bataille entre les femmes et les hommes pour plutôt mettre ces derniers dans le coup. Pour Rosette Côté (PQ), c'est une force de changement social; même si le féminisme se confond souvent avec le militantisme, il demeure que les femmes ont encore besoin de politiques sociales structurantes, entre autres afin de permettre leur participation à tous les niveaux. Emmanuelle Géhin (CAQ) croit à la nécessité de l'égalité entre les hommes et les femmes et que la CAQ pourra freiner l'endettement du Québec afin que les familles puissent améliorer leur qualité de vie. Pour Manon Massé (QS), une militante féministe de longue date, il s'agit d'obtenir l'égalité entre les hommes et les femmes et entre les femmes elles-mêmes, ce qu'elle a choisi de faire en s'impliquant dans le seul parti qui se dit féministe et qui l'est tant dans ses pratiques et structures qu'avec la parité de ses candidatures. Quant à Évelyne Beaudin (ON), on ne devrait jamais s'opposer à la cause des femmes tant elle est incontournable; cette recherche d'une plus grande liberté gagnerait à se faire dans un peuple libre qui inscrit l'égalité dans sa propre constitution.
Représentation des femmes en politique
Les femmes représentent 50% des candidatures de QS, mais seulement 38% de celles du PLQ, 27% de celles du PQ, 23% de celles d’ON et 22% des candidatures de la CAQ. Comment expliquer que si peu de femmes se présentent en politique? Comment obtenir la parité?
Emmanuelle Géhin (CAQ) : les femmes préfèrent prendre des risques calculés alors que la CAQ n'a que six mois. Elles seront plus portées à devenir candidates quand la CAQ aura fait ses preuves.
Christine St-Pierre (PLQ) : il faut poursuivre l'école Femmes et démocratie, en concevoir une aussi pour les enfants afin de stimuler l'implication politique dès le jeune âge. Il faut envoyer des signaux clairs, dont la parité dans les sociétés d'État et les conseils des ministres, et inscrire la parité dans une loi. Elle rappelle que le fonctionnement de l'Assemblée nationale ait été établi par des hommes; les débats se font en s'opposant au lieu de chercher à construire des consensus, ce qui conviendrait mieux aux femmes, qui savent d'ailleurs se montrer moins partisanes comme on l'a vu dans le passé quand des élues de différents partis ont soutenu certaines réformes importantes pour les femmes.
Rosette Côté (PQ) : les femmes doivent apprendre des stratégies de leadership et développer leur confiance en elles, elles ont aussi besoin de modèles. Il faut redéfinir la notion de compétence et faciliter la conciliation travail-famille. Un État fort permet d'imposer des politiques structurantes pour lutter contre les inégalités.
Évelyne Beaudin (ON) : les femmes manquent de confiance en elles, alors il faut aller les chercher là ou elles sont; le DGE devrait élaborer une trousse pour aider les partis à ce sujet. La façon guerrière de faire de la politique n'attire pas les femmes. Pour arriver à la modifier, il faut des espaces de discussion entre les femmes des différents partis.
Manon Massé (QS) : beaucoup d'organismes développent déjà la confiance des femmes en leurs capacités et compétences; avec 50% de candidates, QS montre qu'il est déjà possible d'aller chercher autant de candidates que de candidats, alors que faites-vous dans vos partis à ce sujet? Il faut des candidates féministes de même que des moyens structurants, dont un mode de scrutin mixte avec proportionnelle et une alternance femmes-hommes dans les listes de candidatures.
Contrôle des femmes et violence à leur endroit
Comment contrer la violence et le sexisme?
Manon Massé (QS) : changer les mentalités est un long travail. D'accord pour des cours d'éducation sexuelle, en y intégrant les différentes orientations et identités sexuelles. L'État a un rôle important à jouer afin de donner des moyens aux femmes pour se sortir de la violence conjugale; c'est un défi économique pour certaines : le revenu de citoyenneté de 12 000$ que propose QS leur donnerait un bon coup de pouce. Il faut arrêter de baisser les impôts et prendre l'argent là où il est : dans le grand capital.
Christine St-Pierre (PLQ) : il faut développer le respect des femmes avec de l'éducation aux rapports égalitaires et continuer de former les policiers. Il y a une forte demande des parents pour des cours d'éducation sexuelle à l'école : le PQ compte les instaurer. Il faut aussi une prise de conscience de ce qui se passe d'inquiétant sur internet. Le PLQ a mis en place un plan d'action avec un budget de 290 millions $ pour que l'égalité de droit devienne une égalité de fait; sans rien enlever aux femmes, il investit aussi pour intervenir auprès des hommes violents.
Évelyne Beaudin (ON) : il faut s'attaquer à la prostitution, offrir des ressources pour sortir les femmes de là et des cours d'éducation sexuelle obligatoire. Le Canada a coupé dans les subventions aux groupes de femmes tandis qu'il subventionne des organismes anti-choix. Si le Québec devenait un pays, nous sauverions beaucoup d'argent en coupant la bureaucratie fédérale, entre autres, pour réinvestir dans nos propres priorités.
Emmanuelle Géhin (CAQ) : les lois manquent de dents. Avec le ménage que veut faire la CAQ dans la fonction publique, les commissions scolaires et les agences de santé, plus de ressources pourront être investies dans la première ligne et en prévention par des groupes de femmes terrain.
Rosette Côté (PQ) : se dit préoccupée par la prostitution juvénile et le harcèlement sexuel au travail. Il faut aussi offrir de vrais cours d'histoire qui intègrent les luttes du mouvement des femmes. Elle n'est pas d'accord pour détourner vers les hommes violents des fonds pour lutter contre la violence faite aux femmes. C'est la responsabilité de l'État de soutenir les groupes qui oeuvrent sur le terrain, sinon les changements sont trop lents. La CAQ ne propose rien concernant les femmes spécifiquement; elle compte plutôt couper des postes dans la fonction publique, les commissions scolaires et les agences de santé, des postes souvent occupés par des femmes, alors que l'autonomie économique est le premier moyen pour se libérer de la violence conjugale. Pour sa part, le PLQ veut favoriser l'intégration des hommes dans le milieu des services sociaux; sans être contre cette idée, encore là, des femmes perdront des emplois.
Laïcité, religion et fondamentalisme
De quelle laïcité parle-t-on?
Évelyne Beaudin (ON) : il faut lutter contre certaines cultures sexistes plutôt que contre certaines religions en les amalgamant au fondamentalisme. ON souhaite l'absence de tout symbole religieux - un voile est-il nécessairement religieux? - dans toutes les institutions. ON veut aussi couper les subventions aux institutions à caractère religieux. ON propose d'inscrire la laïcité dans une constitution plutôt que dans une charte.
Christine St-Pierre (PLQ) : souhaite une laïcité ouverte avec un État neutre. Très peu de fonctionnaires portent des signes religieux et comme il importe d'intégrer les femmes voilées, le PLQ ne veut pas leur interdire de porter un voile au travail. Ce qui importe, c'est qu'il ne se fasse pas de prosélytisme. C'est le port du voile intégral que le PLQ veut interdire. La laïcité n'est pas seulement une question de signes religieux; l'affaire Shafia nous a fait comprendre qu'il faut aussi investir dans la prévention. Elle souligne qu'on ne peut pas hiérarchiser les droits dans une charte; cependant, en intégrant l'égalité dans le préambule, on donne un signal clair que l'égalité est une valeur fondamentale, ce qui éclairera les tribunaux.
Manon Massé (QS) : il y a une différence entre croyances religieuses et fondamentalisme. Elle s'inquiète plus des Témoins de Jéhovah que des islamistes. Il faut mettre fin aux subventions des écoles privées. D'accord avec le PLQ quant à l'intégration des femmes voilées; pour ce qui est des espaces publics, les femmes voilées y ont leur place. Lors de l'assemblée constituante proposée par QS, on débattra de la place qu'on veut donner à l'égalité hommes-femmes.
Emmanuelle Géhin (CAQ) : pour séparer la religion et l'État, les représentant-es de l'État en position d'autorité doivent être neutres. Il faut aussi amender la Charte des droits et libertés de sorte que l'égalité devienne un droit prépondérant.
Rosette Côté (PQ) : le PQ propose d'adopter une Charte de la laïcité qui affirme que l'égalité est une valeur primordiale qui prime sur la liberté de religion. Il faut quand même permettre un certain nombre d'accommodements afin d'éviter d'exclure des femmes du marché du travail.
Économie et travail
Comment favoriser un développement économique qui tienne compte des femmes?
Emmanuelle Géhin (CAQ) : la CAQ propose cinq jours rémunérés par année pour des obligations familiales. Il faut appliquer la loi sur l'équité salariale et accompagner les femmes dans leurs projets d'entrepreneuriat.
Manon Massé (QS) : le Plan Nord n'est pas intéressant pour les femmes tout en laissant les entreprises partir avec notre sous-sol, sans que le Québec reçoive des redevances sur les ressources extraites. QS propose plutôt un Plan Vert pour créer des emplois qui attirent aussi les femmes, de même que de reconnaître les acquis, d'offrir des programmes spécifiques pour soutenir les femmes doublement discriminées, d'augmenter le salaire minimum, d'instaurer un revenu minimum garanti de 12 000$ par an et un régime public et universel de retraite.
Évelyne Beaudin (ON) : ON rejoint les propositions de QS dont a parlé Manon Massé, de même que celles qui visent à instaurer la gratuité scolaire, abolir la taxe santé et réaffirmer le caractère public et universel du système de santé, mettre sur pied Pharma Québec, conserver les garderies à 7$ et augmenter le budget des organismes communautaires. Elle ajoute qu'il faudrait aussi augmenter les salaires des emplois traditionnellement féminins et mettre sur pied des garderies en milieu de travail pour les travailleuses atypiques. En nationalisant nos ressources naturelles, nous aurions les moyens de faire tout ça.
Christine St-Pierre (PLQ) : le salaire minimum augmente déjà régulièrement. Le réseau des Femmessor stimule l'accès au micro-crédit pour les entrepreneures. Un Femmessor a été créé pour le Nord; les femmes autochtones ont besoin du Plan Nord pour sortir de la misère; Michelle Audet participe d'ailleurs à la table des partenaires tandis que le Conseil du statut de la femme va travailler sur la question des emplois non traditionnels : les femmes n'y restent pas car elles se font « écoeurer » par les hommes. 15 000 nouvelles places en garderie sont prévues par le PLQ de même que l'indexation des garderies à 7$. Il faudrait aussi développer des garderies dans les milieux de travail.
Rosette Côté (PQ) : il faudrait augmenter le salaire minimum, diversifier les parcours de formation pour que les femmes investissent des secteurs d'emplois non traditionnels, appliquer la loi sur l'équité salariale et rapatrier l'assurance-emploi. Elle note que le travail peut être précaire même quand il est encadré par des conventions collectives : pensons aux enseignantes et aux infirmières. Il faudrait aussi compléter le réseau des garderies via les CPE. Elle craint que développer des garderies dans les milieux de travail fasse en sorte que les enfants demeurent surtout la responsabilité des travailleuses, tout en dédoublant les CPE existants.
Notez qu'il n'y a pas été question des régions ni de développement local.
Rôle de l'État vis-à-vis de l'égalité
L'État a-t-il encore un rôle important à jouer au niveau de l'égalité hommes-femmes?
Manon Massé (QS) : le rôle de l'État est essentiel en tant que régulateur, redistributeur, législateur et modèle. Il faut qu'il adopte une perspective dont l'objectif est une réelle égalité, sinon des choix de société peuvent avoir des impacts négatifs sur les femmes (le virage ambulatoire par exemple). La justice sociale a un prix, mais l'injustice sociale aussi. QS privilégie la justice sociale et d'aller chercher l'argent là où il se trouve pour la réaliser.
Christine St-Pierre (PLQ) : l'État est essentiel en tant que législateur; la politique Pour que l'égalité de droit devienne une égalité de fait guide son action. Le discours sur l'égalité doit devenir plus inclusif. Il faut aussi sortir l'État de la chambre à coucher en n'imposant pas le mariage aux conjoints de fait.
Rosette Côté (PQ) : l'État a la responsabilité de redistribuer la richesse, d'adopter des politiques transversales afin d'éliminer les discriminations systémiques et d'y investir des fonds. Comme les hommes ne sont pas victimes de discriminations, le PQ dit non à un Conseil de l'égalité. Pour ce qui est de la question des parents conjoints de fait, le PQ ne fera aucune concession afin de ne pas pénaliser leurs enfants.
Évelyne Beaudin (ON) : il faut revenir au privé est politique, adopter l'idéologie sociale-démocrate plutôt que néolibérale, légiférer pour protéger les parents conjoints de fait. On ne parle pas de problèmes de blancs qui vivraient du racisme, mais on parle d'hommes qui vivraient des discriminations!
Emmanuelle Géhin (CAQ) : applique-t-on bien les lois, ont-elles assez de mordant? Il faudrait éliminer les biais sexistes concernant l'immigration.
Inégalités entre femmes
De nombreuses femmes cumulent plusieurs discriminations. Comment assurer l'égalité et la liberté à toutes?
Christine St-Pierre (PLQ) : il faut réfléchir à comment y arriver quand les discriminations s'accumulent et faire de la sensibilisation. Le PLQ a avancé dans la reconnaissance des diplômes des femmes immigrantes en s'accordant avec la France pour certaines professions; il veut tenter de faire la même chose avec d'autres pays. Pour ce qui est de l'intégration des immigrantes à l'extérieur de Montréal, il faut des mesures incitatives, un accueil structuré et des épiceries adaptées.
Emmanuelle Géhin (CAQ) : pour mieux comprendre les autres communautés, il faut mettre l'accent sur l'éducation.
Rosette Côté (PQ) : le soutien des femmes immigrantes est très important, la reconnaissance de leurs diplômes et acquis aussi; les organismes qui les aident ou qui leur offrent des cours de français doivent être financés par l'État. Il faut également se préoccuper des discriminations en emploi reliées à l'âge, trouver des mesures incitatives pour les contrer et se questionner sur le sort qu'on réserve aux jeunes.
Manon Massé (QS) : il faut rendre les bâtiments accessibles aux personnes handicapées, reconnaître les acquis, appliquer la Charte de la langue française (des immigrantes parlant français ne trouvent pas d'emploi parce qu'elles ne parlent pas anglais), appliquer les mesures d'accès à l'égalité aux entreprises de 50 employé-es et plus. À l'extérieur de Montréal, de plus en plus de groupes accueillent les immigrant-es, il faudrait leur accorder un soutien financier.
Évelyne Beaudin (ON) : il faut appliquer la Déclaration des droits des peuples autochtones, sensibiliser aux discriminations, favoriser les bonnes pratiques d'intégration des femmes immigrantes.
Pourquoi êtes vous là? Qu'est-ce qu'une femme fait en politique?
Cette question a été suggérée par Lise Payette lors d'une récente entrevue menée par Catherine Perrin.
Rosette Côté (PQ) veux contribuer à l'élection de la première femme première ministre du Québec. Pour Emmanuelle Géhin (CAQ) et Évelyne Beaudin (ON), leur engagement dans leurs partis respectifs est cohérent avec leurs convictions. Christine St-Pierre (PLQ) veut faire en sorte que le Québec devienne une société meilleure et ait sa place dans le monde. Allez en politique, vous ne le regrettez jamais! Pour sa part, Manon Massé (QS) souhaite contribuer à des changements de fond, à rendre la démocratie au peuple. Elle a pris sa décision d'aller en politique avec Françoise David, le 14 octobre 2000, quand la Marche mondiale des femmes au Québec n'avait obtenu que 10 cents de l'heure d'augmentation du salaire minimum.
Questions du public
Marie-Andrée, une femme sourde, a demandé à Christine St-Pierre (PLQ) si de dire aux femmes de se diriger vers des emplois non traditionnels afin de s'assurer un meilleur salaire ne risquait pas d'évacuer les revendications de celles qui s'orientent vers des emplois traditionnels. Mme St-Pierre a répondu que, pour obtenir une égalité de fait, tant les hommes que les femmes ne doivent pas se concentrer dans des ghettos d'emplois. Pour avoir une société meilleure, les hommes et les femmes doivent travailler ensemble.
Audrey Gaston-Pellerin a demandé aux candidates de la CAQ et de QS si elles pensent que la syndicalisation des petites entreprises du secteur des services permettrait d'améliorer les revenus des travailleuses. Pour Emmanuelle Géhin (CAQ), les femmes qui oeuvrent dans des entreprises qui comptent 10 employé-es ou moins ont un accès privilégié à leur employeur. Il leur est donc plus facile de négocier. Il n'est donc pas nécessaire de les syndiquer, d'autant plus quand on tient compte du contexte économique actuel. Pour Manon Massé (QS), les syndicats ont permis d'améliorer les conditions de travail des femmes et ont ouvert la porte aux minorités. QS préconise donc la syndicalisation voire même la syndicalisation multipatronale (pour les travailleuses qui occupent plus d'un emploi à temps partiel).
Une question a été posée via Twitter à Christine St-Pierre concernant l'impact de la hausse des droits de scolarité sur les femmes. Mme St-Pierre a rappelé ce que le PLQ préconise en général au sujet de cette hausse, sans reconnaître qu'elle toucherait plus durement les femmes.
Après avoir rappelé que la loi 100 fait en sorte qu'on ne remplace plus qu'un seul départ sur deux dans le réseau de la santé et des services sociaux, des emplois majoritairement occupés par des femmes, Josée Marcotte a demandé à Christine St-Pierre comment le PLQ allait faire pour défendre des emplois de qualité pour les femmes. Mme St-Pierre a répondu qu'elle doute que ça pénalise les femmes puisqu'il y a des mesures contre la discrimination fondée sur le sexe.
Louise Riendeau a demandé aux candidates ce que leur parti compte faire pour continuer de dénoncer le fait que des hommes sentent qu'il est légitime de violenter leur conjointe, et pour que les intervenant-es prennent les plaintes des femmes plus au sérieux. Pour Évelyne Beaudin (ON), il faudrait mieux documenter la question; il faut aussi des campagnes de sensibilisation et des cours d'éducation sexuelle. Rosette Côté (PQ) apprécie particulièrement les initiatives visant à former les jeunes contre la violence, tandis que Christine St-Pierre (PLQ) préconise la formation continue.
Marianne Breton Fontaine a demandé ce que les différents partis comptent faire pour les femmes autochtones. Christine St-Pierre (PLQ) a rappelé que le plan d'action Pour que l'égalité de droit devienne une égalité de fait inclut des mesures pour elles et que le PLQ souhaite les inclure dans le Plan Nord. En faisant du Québec un pays, Évelyne Beaudin (ON) a souligné que les femmes autochtones ne seraient plus assujetties à la Loi sur les Indiens. Les autochtones participeraient à la rédaction de la constitution et seraient inclus dans les institutions de pouvoir. Pour Manon Massé (QS), les peuples autochtones ont aussi le droit de s'autodéterminer. Par ailleurs, QS préconise la construction de logements sociaux partout au Québec, un revenu minimum garanti et des soins de santé de proximité via les CLSC.
Ana Popovic a demandé à toutes les candidates ce qu'elles proposent comme mesures structurelles pour aider les femmes à sortir de la prostitution. Christine St-Pierre (PLQ) a rappelé l'avis sur la prostitution que le Conseil du statut de la femme (CSF) a publié récemment et qui préconise de criminaliser les clients. Il faut « épuiser le client » ce qui encouragera les femmes à sortir de la prostitution. Rosette Côté (PQ) est d'accord avec l'avis du CSF. Pour enrayer la prostitution, il faut travailler de façon concertée, notamment au niveau de la prévention et de la sensibilisation. Manon Massé (QS) s'obstine régulièrement avec les policiers qui ne respectent pas ces femmes; l'irrespect envers elles la « met bleue marin »; il faut leur faire comprendre qu'elles sont des personnes à part entière. Toutes les mesures sociales préconisées par QS leur seront utiles, en particulier la gratuité scolaire. Pour Évelyne Beaudin (ON), il faut leur offrir des alternatives intéressantes et former des intervenantes et des psychologues qui puissent les aider. Pour Emmanuelle Géhin (CAQ), il faut aussi faire de la prévention auprès des mineures.
Ruth Rose a posé une question à toutes les candidates sauf celle de QS concernant la campagne de la FTQ pour sécuriser et augmenter les revenus de retraite. Les candidates du PLQ, de la CAQ, d'ON et du PQ en entendaient parler pour la première fois. Rosette Côté (PQ) s'est engagée à porter ce dossier.
Page reliée : Droits des femmes : un doute persistant sur la Coalition avenir Québec, FFQ, 30.08.2012