L'objectif de cette étude publiée en 2013 par le Comité consultatif Femmes en développement de la main-d’œuvre, effectuée par l’économiste Ruth Rose, est de présenter un portrait statistique de la situation des femmes québécoises sur le marché du travail, de son évolution au cours des années récentes et de la comparer à celle des hommes, en tenant compte de la diversité de la population féminine.
Dans le résumé de l'étude, on apprend que « Le marché du travail québécois est encore très stratifié en ce qui concerne la présence en emploi, les professions les mieux rémunérées et les revenus. En haut de l'échelle, on retrouve les hommes de souche européenne, nés au Canada ou immigrants de longue date, suivis des hommes immigrants récents, appartenant à une minorité visible ou ayant une identité autochtone. Suivent par la suite les femmes de souche européenne et finalement, au bas de l'échelle, les femmes doublement désavantagées, soit les femmes immigrantes récentes, appartenant à une minorité visible et autochtones. Les hommes vivant avec une incapacité et finalement les femmes ayant une incapacité se situent en dernières positions.
Même si les femmes non immigrantes, n'appartenant pas à une minorité visible et non autochtones, sont plus scolarisées que les hommes dans la même situation, elles ont encore de la difficulté à obtenir des postes de cadres supérieurs, en sciences pures et appliquées et, dans le cas des femmes moins scolarisées, à accéder aux emplois de niveaux élémentaire ou intermédiaire les mieux rémunérés. Elles gagnent moins dans la presque totalité des professions et des secteurs économiques, y compris en début de carrière, avant même que ne s’applique le désavantage lié au retrait pour s'occuper d’enfants. Elles continuent d’assumer la plus grande partie du travail domestique non rémunéré, ce qui les amène souvent à se retirer du marché du travail ou à réduire
leurs heures de travail pendant une certaine période de temps.
Dans le cas des personnes immigrantes ou appartenant à des minorités visibles, qui sont aussi plus scolarisées que les hommes de souche européenne, le premier problème consiste à trouver un emploi permanent, à temps plein et compatible avec leur niveau et leur domaine de formation. Quant aux Autochtones, la discrimination se combine à un faible taux de scolarisation et, dans plusieurs cas, un lieu de résidence loin des grands centres économiques, rendant encore plus difficile l'obtention d'un emploi stable et rémunérateur. »