Seulement 11 des 23 instances analysées dans le cadre de la production des tableaux statistiques 2014 sur la présence des femmes et des jeunes dans les lieux décisionnels et consultatifs se situent dans la zone de mixité égalitaire (entre 40% et 60%), une situation presque identique à celle de 2011. C’est ce que révèle la compilation nationale publiée le 28 novembre par le Conseil du statut de la femme et la Table de concertation des Forums jeunesse régionaux du Québec. Ces tableaux statistiques mettent en lumière des données nationales et régionales en matière de représentation des hommes et des femmes dans les lieux de pouvoir.
D'après la compilation 2014, à l’Assemblée nationale, la représentation féminine a diminué à 26,2%, alors qu’en 2011 les femmes représentaient 29% de l’ensemble des députés. Rappelons qu'à la dernière élection générale, tous partis confondus, pas plus de 30% de femmes briguaient les suffrages.
En politique municipale, les femmes affichent des scores légèrement en hausse. Elles représentent 17,6% des maires (comparativement à 15,9% en 2011) et 32,1% des conseillers municipaux (29,1% en 2011). On aurait pu s’attendre à des écarts plus importants puisque de nombreux efforts sont investis, en particulier par les Tables de concertation des groupes de femmes, dans toutes les régions du Québec, mais également par le MAMROT et ses partenaires depuis plusieurs années pour inciter les femmes à se porter candidates au palier municipal.
On note que les jeunes femmes âgées de 35 ans et moins sont plus présentes, en proportion, que les jeunes hommes du même groupe d’âge dans plusieurs des lieux décisionnels. Leur représentation se situe autour de la parité dans 16 des 23 instances observées.
La progression de la parité entre les femmes et les hommes dans les instances est lente. « Les femmes constituent la moitié de la population québécoise et pourtant, leur poids relatif ne se reflète pas encore dans les lieux décisionnels. Plusieurs instances n’atteignent même pas la proportion de 30%, ce qui représente la masse critique minimale pour que les femmes exercent une réelle influence sur les réflexions et les décisions qui toucheront l’ensemble de la société », a fait remarquer la présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne.
Le temps est peut-être venu d’envisager des mesures plus contraignantes pour hausser la représentation des femmes en politique ou de changer la manière de faire de la politique. Le Conseil mène actuellement une recherche sur le sujet. Il fera part de ses recommandations dans un avis qui sera publié au printemps 2015.
Source : CSF, 28.11.2014