Le 2 décembre 2014, l’ORÉGAND, en collaboration avec le Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et le CR04 de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF), offrait une conférence au cours de laquelle Madame Tina Mbachu de l'Université d’Amsterdam traitait du droit à la terre pour les femmes d'Afrique du Sud.
La politique de la redistribution des terres en Afrique du Sud ne cherche pas seulement à redonner les terres aux dépossédés, mais aussi à créer une nouvelle classe de petits agriculteurs noirs émergents. Le gouvernement et le marché néolibéral sont les vecteurs principaux retenus pour la mise en œuvre de cette politique de redistribution. L'objectif visé est d’appuyer la production agricole et, par ce biais, le bien-être des citoyen-nes et le développement économique de la nation. Mais des recherches montrent que les petits agriculteurs demeurent marginalisés, et les femmes en particulier. 47,14% des répondant-es d’une étude ont déclaré avoir obtenu un terrain de moins d'un hectare, dont 10% de ceux-ci ont 0,5 hectare et 20%, 0,80 hectare. Seulement 8,6% ont obtenu une terre de plus de 10 hectares. Ces chiffres sont pires pour les femmes, qui ont souvent accès à la terre sans avoir accès à sa propriété. Si le gouvernement sud-africain cherche à créer une classe de nouveaux agriculteurs et agricultrices, les droits des femmes à la propriété de la terre doivent être intégrés dans sa politique de redistribution.