L'Outaouais, l'Abitibi-Témiscamingue, le Bas‑Saint-Laurent, la Côte-Nord, la Gaspésie‑Îles-de-la-Madeleine, le Nord-du-Québec et la Chaudière-Appalaches ont formé la coalition Touche pas à mes régions! pour dénoncer l'absence de vision du gouvernement du Québec en matière de développement régional, ainsi que le mouvement de centralisation qui a été amorcé. De fait, la coalition interpelle Philippe Couillard afin d'être entendue en commission parlementaire lors des auditions touchant le projet de loi 28 qui auront lieu du 23 janvier au 11 février et aborderont notamment d'importants enjeux liés au développement régional.
« Le gouvernement du Québec prend des décisions précipitées, sans avoir analysé leurs impacts. La coalition estime que la centralisation à grande échelle et l'abolition de structures de concertation régionale auront des répercussions extrêmement néfastes sur le développement social et économique du Québec », souligne le maire de Senneterre, Jean-Maurice Matte.
Le maire de Gaspé, Daniel Côté, ajoute « qu'il est essentiel que le gouvernement du Québec sursoie à ses décisions et qu'il entame une réflexion en vue de définir le rôle et la place des régions dans le développement du Québec. Les mesures annoncées font en sorte de vider le coffre à outils des régions rurales en leur enlevant d'importants moyens financiers et une riche expertise, ce qui provoquera la stagnation, voire la régression de leur développement social et économique. »
Au lieu de compter sur les 19 CRÉ, le gouvernement devra s’adresser à 87 MRC et à 14 villes qui détiennent des compétences de MRC. « Le gouvernement ne fait aucun gain, ni administratif ni d’efficacité », juge M. Matte. Il estime aussi que, dans un contexte de restriction budgétaire, il est inacceptable d'utiliser 20 M$ pour liquider les activités des instances régionales de concertation.
Rappelons que les CRÉ, mises sur pied en 2004 par le gouvernement Charest, avaient pris la relève des Centres régionaux de développement (CRD), un levier de développement qui existait depuis 50 ans. Plus d'information à ce sujet ici.
Sources : Touche pas à mes régions, 13.01.2015, Le Devoir, 14.01.2015