Le 18 avril 1940, les Québécoises étaient les dernières Canadiennes à obtenir le droit de vote, après des années de militantisme et de revendication que les livres d'histoire ne racontent pas assez, déplore l'historienne Micheline Dumont dans cette entrevue. Elle rappelle aussi que ce sont les anglophones qui ont été les premières à réclamer le droit de vote, inspirées par l'exemple des suffragettes anglaises, tout en précisant qu'ici il ne s'agissait pas d'un mouvement de suffragettes comme en Angleterre (i.e. qui acceptent d'utliser la violence et de faire des gestes d'éclat pour obtenir le droit de vote) mais de suffragistes (qui militent pacifiquement pour obtenir ce droit).
Pourquoi ce retard? Depuis longtemps, la population québécoise semblait prête à accorder le droit de vote aux femmes mais, comme le précise Mme Dumont, les grandes institutions s'y opposaient. « Les politiciens craignaient notamment des divisions dans les familles, dans les cas où les époux n'appuyaient pas le même parti, pendant que le clergé continuait de considérer que l'épanouissement de la femme devait se vivre uniquement au sein de la cellule familiale. Toutefois le principal mythe qu'il faut déconstruire est que l'église s'y est opposée plus fort que le monde politique. Ce n'est pas vrai. »
Pages reliées :
Droit de vote : elles y étaient!, Pascale Navarro, 23.04.2015
Deux des premières électrices québécoises racontent, Radio-Canada, 18.04.2015
Une Histoire qu’on nous raconte à moitié, Aurélie Lanctôt, 10.04.2015