Le 17 octobre, 12 000 personnes se rassemblaient à Trois-Rivières dans le cadre de la clôture de la Marche mondiale des femmes au Québec (MMF2015) et de la fin d'un trajet de plus de 4 000 kilomètres - qui passait par Maniwaki - de la Caravane des résistances et solidarités féministes. La mobilisation des dernières semaines autour de la #MMF2015 et de la caravane a été peu médiatisée, déplore Mélanie Sarazin, coporte-parole de la MMF2015 et nouvelle présidente de la FFQ. « En 2015, on a beau revendiquer et interpeller l'État, essayer de faire comprendre au gouvernement que ses mesures creusent les inégalités entre hommes et femmes, et entre les femmes elles-mêmes, on ne gagne plus rien », rapporte Audrey Neveu de Ricochet.
Pourtant, la question cruciale des femmes autochtones disparues et assassinées tenait une place spéciale au cœur de cette mobilisation. Elles étaient d'ailleurs nombreuses à Trois-Rivières. De l'avis des intervenantes rencontrées par Le Nouvelliste, leur sort ainsi que celui des femmes en général aura été le parent pauvre de la campagne électorale qui se termine. Pour Joanne Blais, de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie (TCMFM), les politiciens ont instrumentalisé les femmes, certains chefs de partis rappelant ad nauseam l'importance de l'égalité entre les sexes en exploitant la controverse autour du niqab. Pendant ce temps, déplore-t-elle, personne n'a parlé des véritables enjeux qui minent le bien-être des femmes.
« À deux jours du scrutin, nous sommes forcées de constater que les partis en élection sont complètement déconnectés des préoccupations portées par les groupes de femmes. La marche d'aujourd'hui rappelle que nous refusons d'être effacées de l'espace politique », a indiqué Mélanie Sarazin, rapporte le Journal de Montréal. Les militantes comptent donc investir les lieux de prise de décisions. « On veut créer de nouvelles alliances, des fronts communs avec toute la société civile pour faire bouger les choses. »