Au Québec, il existe un écart important, de 30%, entre le salaire des femmes et des hommes non diplômés, une situation très préoccupante aux yeux du Conseil du statut de la femme. Cette donnée est tirée du Portrait statistique Égalité femmes-hommes : ensemble du Québec, publié par le Conseil.
« Depuis quelques années, on parle beaucoup de la progression fulgurante des femmes à l’université. C’est une très bonne nouvelle! Par contre, on aborde rarement la situation plus problématique des femmes sans diplôme, qui constituent 21,9% de la population féminine. Celles-ci gagnent radicalement moins, sont moins nombreuses que les hommes à occuper un emploi et travaillent moins souvent à temps plein toute l’année », a déclaré la présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Julie Miville-Dechêne.
Selon le Portrait statistique, les femmes non diplômées travaillant à temps plein ne gagnent que 69,8% du salaire médian d’un homme dans la même situation. Lorsqu’elles possèdent un diplôme, leur salaire atteint 80% de celui des hommes diplômés.
La présidente du Conseil explique : « Ce fossé est dû au fait que les salaires sont nettement moins élevés dans les emplois peu qualifiés traditionnellement féminins que dans les emplois traditionnellement masculins. Dans le secteur privé, il est plus payant d’être manœuvre que de s’occuper d’une personne âgée à domicile, plus payant de conduire un camion que de couper des cheveux. »
Le document rappelle que, tous niveaux de scolarité confondus, les femmes sont maintenant un petit peu plus nombreuses que les hommes à être titulaires d’un diplôme, soit 78,1% contre 77,5%. La tendance s’est carrément inversée dans ce domaine, où les hommes devançaient les femmes il y a encore une décennie.
Plus une femme s’instruit, plus ses chances de travailler augmentent. Lorsque les femmes sont titulaires d’un diplôme d’études universitaire, leur taux d’emploi est de à 81,5%, comparativement à 83,4% pour les hommes. Avec un diplôme d’études collégiales, ce taux est de 78,3% pour les femmes et de 81,0% chez les hommes. C’est la situation des femmes sans diplôme qui est plus problématique. Le taux d’emploi des femmes non diplômées est de seulement 38,3%, comparativement à 52,3% pour les hommes dans la même situation.
Il est à noter que pour les femmes immigrantes, des études plus avancées n’améliorent pas autant leur participation au marché du travail. Le taux d’emploi des femmes immigrantes titulaires d’un diplôme universitaire est de 69,1%, par rapport à 78,5% chez les hommes dans la même situation.
Ces données sont tirées du Portrait statistique Égalité femmes-hommes : ensemble du Québec, qui est le dernier d’une collection de 18 fascicules qui mettent en lumière de multiples aspects de la vie des femmes dans toutes les régions du Québec et à l’échelle nationale. Plus précisément, huit thèmes sont abordés dans chaque portrait : la démographie, la scolarité, le marché du travail, la conciliation des obligations professionnelles et personnelles, le revenu, la santé, la violence envers les femmes et l’évolution de la participation des femmes au pouvoir.
> Portrait statistique Égalité : quelques faits saillants et comparaisons régionales
Source : Conseil du statut de la femme, 05.05.2016
Page reliée : Édition 2016 du Portrait des Québécoises en 8 temps