Le 19 septembre, on dévoilait deux études complémentaires réalisées dans le cadre du projet Plus de femmes en politique? Les médias et les instances municipales, des acteurs clés!
Dans l’étude Les représentations médiatiques des femmes aux élections municipales, réalisée par des chercheuses de l’UQAM, soutenues par la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et le Service aux collectivités de l’UQAM, 1110 articles de la presse écrite et de médias communautaires écrits francophones du Québec ont été recensés. L’objectif était de mieux comprendre dans quelle mesure et de quelles manières les candidates aux postes de mairesses et de conseillères de ville ont été représentées dans les médias lors des dernières élections municipales en 2017.
Les chercheuses observent que l’espace médiatique occupé par les hommes est disproportionné par rapport à celui occupé par les femmes. De plus, une analyse qualitative de la couverture des candidates permet de constater que l’accent a été mis sur les qualités et les capacités traditionnellement féminines de celles-ci. Selon les chercheuses, cela a contribué à reproduire des stéréotypes de genre et à perpétuer des attentes différenciées envers les candidates et les candidats.
Dans l’étude La politique vue par les journaux étudiants universitaires québécois : des représentations genrées équilibrées, menée par des chercheuses de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), soutenues par la Table de concertation des groupes de femmes de la Mauricie (TCMFM) et le Groupe des médias étudiants (GME) de l’UQTR, 400 documents ont été analysés afin de mieux comprendre la représentation des femmes impliquées tant en politique municipale qu’en politique étudiante et universitaire, entre 2011 et 2017.
Les chercheuses concluent que le genre influence peu la couverture faite par les médias étudiants. Toutefois, certaines représentations de leadership véhiculées au sein des articles analysés reproduisent parfois des attentes stéréotypées envers les femmes. En outre, des différences de traitement ont été observées, notamment lorsqu’il y a personnalisation des conflits interpellant des femmes politiques. Ces dernières recevant à ces occasions des critiques plus personnelles et plus virulentes.
Des pistes de solutions à identifier
Ces études complémentaires dessinent un portrait nuancé de la couverture médiatique des politiciennes. Pour aller de l’avant, en plus d’identifier les bons coups des médias en matière de représentations des femmes, les chercheuses proposent des recommandations au milieu journalistique. En effet, de concert avec les médias, la TCGFM, la TCMFM, le GME de même que la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent, partenaire de ce projet, souhaitent trouver des pistes de solutions pour un traitement neutre et égalitaire des femmes qui participent à la vie politique de leur communauté.
Ce projet, financé par Condition féminine Canada, se poursuivra jusqu’en 2020. Les activités prévues cet automne permettront d’entamer un dialogue avec les membres des médias. Au menu, un événement provincial à l’attention des journaux universitaires du Québec ainsi que des participations au congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec et à un 6 à 8 de l’Association des journalistes indépendants du Québec.
Source : UQAM, 19.09.2018
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On peut voir en ligne la vidéo du dévoilement (elle débute à la 22e minute).
Disproportions entre hommes et femmes, Le Nouvelliste, 20.09.2018