par Sophie Gergaud du Centre de documentation internationale pour le développement, les libertés et la paix (CEDIDELP)
De gauche à droite et de haut en bas : la présidente du Chili, Michelle Bachelet; du Costa Rica, Laura Chinchilla; d’Argentine, Cristina Fernández; du Brésil, Dilma Rousseff; l’ex-présidente du Nicaragua, Violeta Barros, et du Panamá, Mireya Moscoso.
La représentation des femmes en politique en Amérique latine est en forte hausse depuis l’an 2000 avec, notamment, plusieurs femmes élues présidentes. Une enquête menée par le groupe Mazars montre que le taux de représentation des femmes dans la vie parlementaire y oscille de 35% à 50%, quand en France il atteint difficilement les 19% et aux Etats-Unis 18%. Si, pour le Réseau international de connaissances sur les femmes en politique, la Conférence mondiale sur les femmes, organisée par l’ONU en 1995 à Pékin, a favorisé la féminisation de la politique en Amérique latine, Erika Guevara-Rosas, auteure de l’article « Latin American Countries Have Elected a Wave of Women Leaders — Why Hasn’t Equality Followed? », tient à rappeler que cette évolution résulte en grande partie de décennies de luttes pour le changement progressif menées par de nombreux mouvements sociaux de femmes. Les organisations pour les droits des femmes ont ainsi elles-mêmes créé les espaces nécessaires pour transformer leurs préoccupations et leurs priorités en actions politiques dont elles ont été les premières participantes, à égalité avec les hommes.