ORÉGAND

Les mythes du baby-boom déconstruits

La professeure Danielle Gauvreau, du Département de sociologie et d'anthropologie de l'Université Concordia, et Benoît Laplante, professeur à l'INRS, se sont penchés sur les raisons qui expliquent le baby-boom qu'a connu le Québec au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Leur étude The Mechanics of the Baby Boom: Unveiling the role of the epidemiologic transition nous apprend que cette importante vague démographique n'aurait notamment pas pu avoir lieu si la province ne s'était pas lancée dans un programme pour améliorer les conditions sanitaires au début du 20e siècle. Et que la fécondité a diminué au cours du baby-boom. On en parle ici avec Danielle Gauvreau.

Débat électoral sur la santé

Le 5 septembre, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) tenait un débat dans le cadre la campagne électorale. Des candidates des quatre principaux partis en lice se sont prononcées sur autant d'enjeux, soit la surcharge de travail, la loi sur les ratios sécuritaires professionnel.les en soins/patient.es, la conciliation famille-travail-études et l'accès à la première ligne. La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, et l'animatrice Suzanne Bougie ont accueilli Danielle McCann de la CAQ, Gertrude Bourdon du PLQ, Diane Lamarre du PQ et Vanessa Roy de QS.

Nouvelles publications

Notre membre Louise Boivin (relations industrielles, UQO) ainsi que Catherine Vincent (IRES, Paris) et Sophie Béroud (Université Lyon 2) ont publié un article intitulé « Une grève pionnière de salariées précaires dans les services privés d’hébergement pour personnes âgées » dans la Chronique internationale de l'IRES (157): 53-65, dont voici un résumé :

« Une grève historique s’est déroulée au cours de l’été 2016 dans une quarantaine de maisons privées pour personnes âgées au Québec. Ce mouvement a concerné en majorité des femmes, occupant des emplois précaires de préposées aux bénéficiaires et pour une grande partie d’entre elles d’origine immigrée. Cet article présente les caractéristiques de ce secteur d’activité, puis les stratégies menées par les syndicats pour parvenir à un mouvement coordonné entre les différentes entreprises et construit à partir d’une revendication centrale, celle de 15$ par heure. Il revient également sur les enjeux de négociation des « services essentiels » et des tâches non effectuées lors du temps de grève, pointant en cela les difficultés à cesser véritablement le travail dans des activités de services et de soins à autrui. »

Louise Boivin a aussi publié un rapport de recherche intitulé « Chèque service, normes du travail et liberté d’association. Le cas du Québec » dans le cadre de la Working Paper Series du Laboratoire de recherche sur le droit du travail et le développement (LLDRL) de Université McGill.

Sexe, genre et absentéisme au travail

Organisée par l'ORÉGAND en partenariat avec le RéQEF, cette conférence-midi avec Valérie Lederer, professeure au Département de relations industrielles, avait lieu le 4 avril 2017 à l'UQO. Dans une perspective de genre, elle a parlé d'absentéisme chez les travailleuses et travailleurs atteints de troubles musculo-squelettiques (i.e. maux de dos, tendinites, bursites, etc.). Ces troubles sont très fréquents : ils ont affecté 20% des travailleuses et travailleurs québécois l'an dernier. Le sexe et le genre ont un profond impact sur l'absentéisme relié à ceux-ci. Les femmes sont plus à risque d'en développer pour plusieurs raisons. Elles prennent aussi plus de temps à retourner au travail, sont plus nombreuses à se retrouver en incapacité prolongée tout en étant indemnisées moins longtemps et en ayant moins souvent accès à des services de réadaptation. Explications.

Externalisation des services publics et division raciale du travail : la mobilisation novatrice de travailleuses d’agences

À l’instar de l’entreprise privée et de nombreux États, l’État québécois s’appuie de plus en plus sur l’« organisation en réseau » pour la réalisation des services publics. Dans les services d’aide à domicile, cela se traduit notamment par l’externalisation d’une partie importante du travail vers des entreprises privées ou des organismes à but non lucratif. Ainsi, l’État demeure maître-d’œuvre des services, mais n’a plus à assumer les obligations juridiques de l’employeur à l’égard des travailleuses — car il s’agit ici d’une majorité de femmes immigrantes — telles la négociation collective de leurs conditions de travail avec le syndicat attitré. Une analyse de Louise Boivin (aussi offerte en format PDF), professeure au département de Relations industrielles de UQO et membre de l'OREGAND et du Réseau québécois en études féministes (RéQEF).

Des CLSC aux CIUSSS : une politique de fusion, une atteinte au réseau public de santé

Travailleuse sociale depuis 35 ans, Marjolaine Goudreau a vécu les nombreuses transformations du système de santé québécois. Elle en décrit les conséquences sur son travail dans cette entrevue complémentaire au dossier « Prendre soin : plus d'humanité, moins de système » de la revue Liberté de l'automne 2015. Il y a aussi des vidéos des discussions publiques qui avaient lieu lors du lancement de ce numéro.