ORÉGAND

Déjouer le silence. Contre-discours sur les femmes haïtiennes

Lancé le 29 août à Paris dans le cadre de la CIRFF 2018, ce livre reprend la tradition féministe haïtienne d’entrecroisement des réalités de femmes d’horizons divers en vue de dégager des points de compréhension pour l’action. Il est construit sur le constat qu’Haïti et la Caraïbe ne peuvent faire l’économie de nouvelles pistes de réflexion dans un contexte où la situation des femmes ne cesse de se dégrader et où les acquis féministes sont constamment remis en question ou disqualifiés.

Ces recherches sur le genre et la pensée féministe permettront de produire de meilleures analyses concernant la situation de celles qui, dans l’imaginaire collectif, sont encore perçues à la fois comme garantes du bien-être des autres et citoyennes de seconde zone. Dirigé par Sabine Lamour, Denyse Côté et Darline Alexis, cet ouvrage propose un discours neuf, nous l’espérons, remplaçant ainsi des récits trop souvent stéréotypés. Pour en savoir plus.

Développement, territoires et droits des femmes

Denyse Côté, directrice de l’ORÉGAND, était récemment à Florianopolis, au Brésil, dans le cadre du 13º Mundos de Mulheres & Fazendo Gênero 11 (la 13e édition du congrès Mondes de femmes et la 11e du colloque national en études féministes). De concert avec Cynthia Mara Miranda, professeure à l’Université fédérale de Tocantins (Brésil), elle coordonnait le symposium thématique #22 intitulé Développement, territoires et droits des femmes. Celui-ci proposait une réflexion sur les problématiques liées au développement territorial et à la présence des femmes à tous les niveaux de prise de décisions politiques, de participation sociale et économique.

Quand le budget des villes est géré par ses citoyen.nes : l'exemple de Porto Alegre

Dans cette chronique, Gabriel Nadeau-Dubois parle de Porto Alegre au Brésil, qui a adopté le budget participatif depuis 1989. « Dans un contexte où de plus en plus de gens critiquent la gestion des travaux publics et la centralisation des pouvoirs autour du bureau du maire, il y a là une initiative intéressante : être nous-mêmes actifs dans l'administration de nos quartiers, c'est peut-être la meilleure manière d'arrêter de chialer. »

Page reliée : Le budget participatif, un remède contre le scepticisme en politique, Isabelle Paré, Le Devoir, 20.06.2016

Féminisation de la politique en Amérique latine : quelles retombées pour les droits des femmes?

par Sophie Gergaud du Centre de documentation internationale pour le développement, les libertés et la paix (CEDIDELP)

De gauche à droite et de haut en bas : la présidente du Chili, Michelle Bachelet; du Costa Rica, Laura Chinchilla; d’Argentine, Cristina Fernández; du Brésil, Dilma Rousseff; l’ex-présidente du Nicaragua, Violeta Barros, et du Panamá, Mireya Moscoso.

La représentation des femmes en politique en Amérique latine est en forte hausse depuis l’an 2000 avec, notamment, plusieurs femmes élues présidentes. Une enquête menée par le groupe Mazars montre que le taux de représentation des femmes dans la vie parlementaire y oscille de 35% à 50%, quand en France il atteint difficilement les 19% et aux Etats-Unis 18%. Si, pour le Réseau international de connaissances sur les femmes en politique, la Conférence mondiale sur les femmes, organisée par l’ONU en 1995 à Pékin, a favorisé la féminisation de la politique en Amérique latine, Erika Guevara-Rosas, auteure de l’article « Latin American Countries Have Elected a Wave of Women Leaders — Why Hasn’t Equality Followed? », tient à rappeler que cette évolution résulte en grande partie de décennies de luttes pour le changement progressif menées par de nombreux mouvements sociaux de femmes. Les organisations pour les droits des femmes ont ainsi elles-mêmes créé les espaces nécessaires pour transformer leurs préoccupations et leurs priorités en actions politiques dont elles ont été les premières participantes, à égalité avec les hommes.

Un siècle pour les femmes? Le mouvement féministe latino-américain

Béregnère Marquès-Pereira, PhD, professeure à l’Université libre de Bruxelles, présente les résultats de ses recherches sur les grandes tendances du féminisme latino-américain depuis les dictatures jusqu’à ce jour. Cette conférence avait lieu le 28 octobre 2014 à l'UQO, et était organisée par l'ORÉGAND, en collaboration avec le Réseau québécois en études féministes (RéQEF), la Chaire Nycole Turmel et le CR04 de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF).

Violence, femmes autochtones d’Amérique latine et droits humains

Les outils internationaux dans le domaine des droits autochtones constituent en principe des balises incontournables en ce qui touche les revendications des femmes autochtones des Amériques concernant la violence qu’elles subissent. Marie-France Labrecque pose deux questions :
• à quel point ces outils sont-ils susceptibles de contribuer au respect des droits fondamentaux des femmes?
• à quel point et à quelles conditions peuvent-ils contribuer au respect des droits fondamentaux de la collectivité à laquelle elles appartiennent?

Élaborée à partir d’une approche féministe intersectionnelle sensible aux postures décoloniales, cette présentation traite des similitudes et des différences entre les féminismes autochtones et non-autochtones, tout en s’attardant aux concepts de complémentarité, d’essentialisme et d’identité. Les propos sont illustrés par des exemples provenant du Mexique, tout en montrant que les dynamiques évoquées sont transversales qu’il s’agisse du Nord ou du Sud du continent.